Depuis le dernier mail en Galice, le constat est formel : on a beaucoup trop d'avance sur notre itinéraire. Il s'agira de prendre encore plus notre temps et de réfréner notre envie de pédaler ! Alors qu'on craignait de s'ennuyer, on se rend compte que c'est bel et bien le meilleur cadeau qu'on puisse se faire. On s'ouvre aux imprévus sur la route, on s'autorise des pauses à chaque belle plage et les petites étapes laissent le temps à la détente.

On roule doucement sur les flancs des collines vertes et boisées avec des vaches pour compagnes. La route zigzague entre les maisons de pierre flirtant avec les falaises.


Après 4 mois ensemble, notre équipe est soudée et rodée : rapidité éclair à monter et démonter la tente chaque jour, à tester plusieurs set ups de notre tarp (sorte de bache), à trouver des super spots de camping sauvage. C'est comme ça qu'on se retrouve à côté d'un chiringuito (payotte de plage), derrière une église, proche d'un phare, dans des champs autorisés par les agriculteurs ou accompagnés d'un allemand en Audi...


On dit au revoir à la Galice et ses dénivelés casse-pattes en toquant à la porte de maisons aux toits d'ardoise. Celle de José et Alma s'ouvre généreusement : on campe dans leur jardin en partageant apéro et petit dèj.

On passe ensuite en Asturies émerveillés par les jolies plages comme celle des "cathédrales" (arches en pierre naturelles). A Gijón, la plus grande ville, on arrive sales et salés chez notre hôte warmshowers, Renée. Cette hippie New-Yorkaise ex-soixante huitarde nous régale de ses anecdotes de vie et voyages.


Place à la Cantabrie où nous commençons une partie de cache-cache pluie géante ! Le début est assez facile : on va se réfugier dans un wwoofing dans la montagne proche des Picos de Europa. 9 jours avec une vue imprenable et un couple germano-espagnol ainsi que leur bébé déjà multilingue. On se régale des plats italiens de la nounou sicilienne. Nos matinées sont remplies par la préparation des potagers, le désherbage et surtout la construction d'un mur en pierre sèche. Pour ça nous sommes aidés par Stefan, paysagiste allemand de 59 ans puis Jana, jeune étudiante suisse. L'après-midi, on profite quand il ne pleut pas des possibilités infinies de balades dans la montagne, cascades, cueillette de myrtilles sauvages et préparation de soupe aux orties. Après cette phase sédentaire, nous voilà reposés et excités à l'idée de repartir sur les routes du Nord !


Tout de suite après, on tombe par hasard sur le "Folkomillas", festival de musique folklorique celtique. Intrigués par des sons de cornemuse, on se laisse happer par la foule et on campe avec les festivaliers au plein coeur de la ville de Comillas. On apprend à se servir des cidres comme les locaux en l'oxygenant avec le même geste exagéré que le thé à la menthe marocain. Le lendemain, on se rend compte qu'on était à 100 m d'un bâtiment de Gaudi : "El Capricho". On va visiter cette architecture bourgeoise étonnante.



Sur la route jusqu'à Bilbao et ses bâtisses en colombages, on profite des parcs naturels de la côte : dunes et pins à Liencres, marécages à Colindres, on contourne Santander en l'observant de ses abords.


Et maintenant nous voici au Pays Basque. Eelke, un ami cycliste, nous rejoint ce samedi 24 juin et va nous accompagner pour franchir la frontière francaise. "Reviens qu'y disait le pays"!

À Bayonne, Clément et Eelke continuent vers la Bretagne et Coline poursuit son chemin vers le Grésivaudan. C'est donc notre dernier mail tous les deux... Mais sûrement pas notre dernier voyage !!


On vous fait des bisous, bel été à vous et à très vite !